Black-out total en Haïti et pas un mot des autorités pour rassurer la population
Depuis plusieurs semaines, la population haïtienne vit dans une obscurité quasi permanente. Des quartiers de Port-au-Prince et des villes de province sont plongés dans un black-out généralisé. Alors que les ménages tentent de s’en sortir, les autorités gardent un silence pesant, presque complice, face à une situation qui compromet la vie quotidienne de millions de citoyens.
Depuis le 13 mai 2025, Haïti est plongée dans une obscurité totale. L’ Électricité d’Haïti (EDH) annonce que sa production d’électricité est réduite à zéro, suite à l’invasion de la centrale hydroélectrique de Péligre par des individus non identifiés. Cette attaque a paralysé la principale source d’énergie du pays, plongeant la plupart des zones approvisionnées par l’EDH dans un black-out total.
L’impact est direct et brutal : impossible pour de nombreux élèves de repasser leurs leçons ou de préparer leurs examens à la maison. Les familles peinent à repasser les uniformes scolaires faute de courant, les commerçants doivent jeter leurs produits frais, et les téléphones portables deviennent inutiles dès que la batterie est vide. Recharger un simple appareil devient un casse-tête, obligeant certains à payer cher dans des stations privées, quand celles-ci ne sont pas elles-mêmes à l’arrêt.
Dans les hôpitaux, la panne prend une tournure dramatique. Sans électricité, certains centres de santé fonctionnent à capacité réduite, voire ferment leurs portes. Les soins vitaux sont compromis. Dans les rues, l’insécurité s’aggrave, renforcée par l’absence de lumière, ce qui facilite les actes criminels et accentue l’angoisse des habitants. Cette crise énergétique est bien plus qu’une source d’inconfort : elle tue à petit feu.
Et pourtant, aucune déclaration officielle, aucune mesure d’urgence, aucun plan de relance énergétique. Le gouvernement reste silencieux, comme si cette panne ne faisait pas partie de ses responsabilités. Les institutions en charge de l’électricité brillent également par leur manque de transparence. Cette indifférence rappelle aux Haïtiens que, dans ce pays, les souffrances ordinaires n’indignent plus les gouvernants.
Ce silence coupable doit cesser. Car à travers lui, c’est une forme de mépris qui s’exprime. Les citoyens ne demandent pas un miracle, mais le respect d’un droit fondamental : l’accès à l’énergie. En laissant le pays s’enfoncer dans les ténèbres sans un mot, les autorités abandonnent un peu plus leur peuple. Et cette fois, ce n’est pas l’ombre de la nuit qui nous effraie, mais l’ombre de l’inaction.
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